Comme tous les ans depuis l’année dernière, c’est le moment du fameux repas de Noël ! Pour ceux qui ont suivi (cf l’article précédent), la terrasse devant soutenir ce repas vient d’être terminée grâce au moral excellent des troupes, sans doute motivées par les cailles farcies et les magrets qui les attendent. Bien entendu tous les légumes viennent du jardin. Tout le monde est convié, et il fallait bien tout cet espace pour accueillir le petit peuple du jardin.
Le jour même nous avons trouvé des nappes et des serviettes dans la « boîte à dons » publique qui se trouve proche de l’entrée du jardin. Nous aurons donc droit à une magnifique table.
Au menu : Houmous, terrine de velouté de potimarron, fois gras et jurançon pour commencer. Puis cailles fourrées (du lycée agricole de Montardon) rôties au barbecue avec un mélange conséquent de légumes uniquement du jardin : piments, blettes, oignons, poireaux, purée de pommes de terre et patates douces. Le tout accompagné du meilleur pain de Pau, offert par la boulangerie Pain Deslandres. Tant de bonnes choses pour faire découvrir la gastronomie locale !
Vient ensuite le dessert. N’ayant pas de dessert qui puisse pousser en ce moment dans le jardin, tout le monde a préparé un petit quelque chose, si bien que nous nous sommes retrouvés avec une multitude de desserts qu’il eut fallut tous goûter…
Et c’est sur ces belles images que nous terminons l’année 2024. Le jardin sera ensuite fermé pour deux semaines, c’est bien le seul moment de l’année où l’activité peut s’interrompt momentanément. On repart très motivés pour 2025 !
La météo au mois de Décembre étant généralement peu favorable, nous avons décidé de lancer un chantier sous serre : la fabrication d’une terrasse en bois de 15m², afin de prolonger une autre terrasse (de 15m² aussi) déjà en place. Cela augmentera l’espace de vie sous serre et permettra d’agrandir notre activité pépinière en offrant un nouvel espace de production de plants. Philippine nous a rejoint pour une expérience de woofing de deux semaines, et c’est elle qui sera référente sur ce chantier. Objectif : il faut avoir terminé en deux semaines, avant le repas de Noël qui devra avoir lieu sur cette terrasse !
Première étape : décaissement pour gagner en hauteur de plafond.
Ensuite, fabrication de plots béton pour soutenir la structure. Il s’agit de décaisser des petits carrés, installer des coffrages, ferrailler et niveler à peu près l’ensemble (pas facile).
Les lambourdes peuvent à présent être posées.
A présent il n’y a plus qu’à visser les lames de bois.
Enfin fini ! Le délais est respecté tout pile, grâce au grand professionnalisme des amateurs. « Vous avez des difficultés pour vos travaux d’intérieur ? Ne vous prenez pas la tête et faites appel à un pro ! Devis gratuits en cliquant sur le lien ci-dessous ». C’est ce que nous avons fait avec Philippine, Hussein, Arnaud, Marylin, Marjolaine, Joseph, Artak, Suela, Narek, et Piem. Résultat de pro en effet, et tout avec de la récup’.
Et première inauguration : un cours de français particulier proposé par Catherine à Artak (vous constaterez qu’en plus, le poêle est posé…).
Cette année, grâce au travail de tout une équipe pilotée par Marjolaine, nous avons pu proposer un magnifique marché de Noël ! Avec une matière première venant droit du jardin : calebasses, bracelets en « larmes de job », luffas, piments du Béarn. Presque tout a été vendu, ce fut une belle expérience pour tous !
C’est l’hiver et l’activité végétale fonctionne tout à fait au ralenti, voir pas du tout. Les premières gelées font leur apparition et les plantes se retrouvent figées dans l’immobilité des matinées hivernales. Vous me direz elles ne bougeaient déjà pas beaucoup, ou du moins il était impossible de distinguer un quelconque mouvement à l’oeil nu, sauf peut-être pour certains esprits doté d’une grande patience et pas pressés par le temps. Mais pour la plupart d’entre nous, la crispation des plantes a été déduite de l’observation d’un fin contour de rosée gelée autour des feuilles. Les piments, blettes, poireaux, fèves, on revêtu leur manteau glacé pour nous offrir un spectacle que la nature offre un court instant, avant que les rayons du soleil ne fassent leur action…
Nous accueillons Philippine pour deux semaines, en « woofing », qui souhaite découvrir le projet pour une potentielle implication future. Bienvenu au jardin ! (Ci-dessous Philippine, qui vient d’attraper un lapin lors d’une chasse à courre d’une grande intensité ayant mobilisé tous les protagonistes présents ce jour là)
Ce mois de Décembre nous avons préparé un marché de Noël exclusivement à partir de produits du jardin. Le projet a été mené par Marjolaine, qui a mis à profit ses compétences artistiques et fait preuve d’une créativité contagieuse !
Une œuvre d’art proposée par la nature elle-même :
…Mais il serait déplacé de proposer une telle œuvre sur le marché de Noël, alors elle sera mis aux enchères pour les passionnés d’art moderne, voire exposée à la « Fiac ». Le marché de Noël, lui, fera l’objet d’un prochain article.
Jusque là toute l’équipe s’est consacrée aux travaux divers, constructions, bricolage, récoltes, ventes, etc, dans une joyeuse insouciance. A en oublier l’entretien des planches de cultures qui se sont bien enherbées… Cependant il commence à être urgent de planter les fèves et petits pois. « Vous bricoliez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Désherbez, maintenant ».
Une fois le désherbage terminé, nous avons apporté du compost végétal dans plusieurs planches, pour y planter immédiatement fèves et petits pois.
Ce mois de Novembre est aussi la période des dernières récoltes : courgettes, topinambours, patates douces, oca du pérou, blettes, piments… Pour ne pas aller à l’encontre de notre fâcheuse habitude, nous n’avons toujours pas investi cette année dans les légumes d’hiver. Alors comme tous les ans on se dit que ce sera pour l’année prochaine.
Une partie de tout cela agrémentera notre étal de couleurs bien vives pour un automne. Et c’est avec une pointe de regret que l’on voit partir ces derniers souvenirs d’été que le soleil trop pâle ne parvient plus à réchauffer. Mais avec la promesses de les retrouver à la saison prochaine, promesse inscrite dans les semences que nous avons pris grand soin de récolter.
Le reste partira en cuisine pour faire encore quelques bons repas !
Les travaux continuent tout de même, avec la poursuite de la construction de la cabane à canards :
Après avoir semé des rangs de fèves et petits pois, nous avons progressivement observé la présence de trous dans le compost, de plus en plus nombreux. Avec le temps, force était de constater que ces trous s’étaient mis bizarrement à suivre exactement l’alignement des petits pois, c’est à dire le long des grillages. C’était clair, quelqu’un, ou quelque chose, en avait après nos semis. Il nous fallait un coupable, et l’ensemble des personnes du jardin fut passé à un interrogatoire rigoureux, sans succès. Notre attention s’est portée sur les trois canards, Bonnie, Clyde et la troisième je ne me souviens plus de son nom, qui arpentaient les planches de cultures dans une joyeuse procession de pionniers du far west. Au début il n’a pas été possible de les prendre sur le fait quoi que les soupçons étaient forts. Et de même que le chat de Schrodinger est à la fois mort et vivant dans sa boîte, les canards semblaient aussi bien coupables qu’innocents. Mais à la différence du chat qui prend un état défini du moment qu’on l’observe, les canards faussaient la théorie quantique en adoptant systématiquement une posture innocente en étant soumis à l’observation. Cependant le temps aidant et la vie faisant son chemin, ceux-ci ont fini par perdre leur inhibition et se mirent en quête de petits pois devant nos yeux, se disant sans doute que jusque là l’absence de reproches claires de notre part signifiait une sorte de bénédiction les autorisant à nous voler. Et ils s’en mordirent les doigts (ou tout autre extrémité semblable) puisque le jugement fut sévère : un mois de cabane, le temps que les petits pois lèvent. Mais comme la cabane n’est pas finie, nous avons construit un enclos autour de la mare qui fera bien l’affaire en attendant.
Un autre petit chantier d’automne : continuer la rénovation des tuteurs bambous, partant sur un modèle bien plus durable consistant à les ancrer dans un dé de béton.
Afin de préparer le marché de Noël à venir, nous nous lançons sur la confection de calebasses, bracelet, etc. Avec Marjolaine à la direction artistique.
Dernière formation du cycle, dans une ambiance végétale douce et feutrée (ce qui n’enlève rien au sérieux du contenu)…
Les élèves toujours assidus aux cours de français :
…ainsi qu’aux cours de saxophone :
Comme d’habitude pour finir, quelques photos du jardin que l’on essaie de ne pas oublier :
C’était la conclusion de l’article précédent : deux canards coureurs indiens ont rejoint le jardin pour nous aider dans la régulation des limaces. Triste ironie du sort, le mâle est mort d’étouffement à cause d’une limace resté coincée dans son cou… Elle aura donné sa vie pour préserver celle de ses complices et nous étions tous fort tristes devant ce pauvre canard à qui le péché de gourmandise fut fatal. « Il est mort en héro », murmura toutefois Arnaud, se refusant à prêter à cette bête quelque coupable intention. Après tout il a peut-être fait cela pour nous sauver. C’est alors que nous nous aperçûmes que ce canard n’avais pas de nom, ce qui rendait toute référence posthume compliquée. Nous la baptisâmes donc Clint, ce qui nous permit de l’honorer plus facilement dans nos conversations du quotidien : « Ah, du temps de ce bon vieux Clint les choses n’étaient pas comme ça… ». N’oublions pas son épouse, Dollie, inconsolable comme on s’en doute et errant dans le jardin comme une âme en recherche de son corps. La situation devenant intenable nous avons décidé de nous mettre en quête de nouveaux canards. Et pourquoi pas deux autres ? Si l’un meurt il en restera toujours deux, ce qui peut s’avérer satisfaisant, ces bêtes étant de nature très sociale. Un nouveau couple a donc été introduit au jardin, se liant immédiatement d’amitié avec Dollie. D’ores en avant inséparables et ne souffrant pas une distance de plus d’un mètre entre chacun d’eux, ont peut dire à présent que ces trois canards font bien la paire.
Mais un beau matin… plus de canards ! Quelques plumes ça et là autour de la mare, immobiles dans un silence de mort. Une équipe de secours composée surtout d’Arnaud part à leur recherche. Alors que plus personne n’y croyait, ce dernier les découvre enfin cachés sous une planche derrière le garage, terrorisés. Ils ont manifestement été attaqués… mais par quoi ? On ne le saura pas. Ceci fit naître un nouveau projet : la construction d’une petite maison, afin qu’ils aient un endroit sécurisé où passer la nuit et pondre.
En ce début de mois, nous avons enfin terminé l’aménagement de la serre adossée, avec l’aide précieuse d’Artak. De belles plantations s’annoncent !
Par ailleurs la yourte n’est (toujours) pas achevée en totalité : il faut y ajouter des prises électriques d’une part, et d’autre part nous constatons que l’entrée est toute tapissée de boue… Nous décidons de construire un « porche », autrement dit une petite terrasse couverte. Ce qui fut plus facile à dire qu’à faire, l’achèvement sera pour Novembre sans doute !
Les formations du cycle « maîtriser l’art du potager » se poursuivent, tous les lundi soir…
N’oublions pas que le jardin nous appelle toujours avec ses activités variées à l’infini. En ce mois d’Octobre nous poursuivons les boutures.
De multiples autres tâches nous attendent comment à l’accoutumée, il serait trop long de les détailler alors les photos parleront d’elles-mêmes.
Nous profitons encore de belles journées pour des repas avec les produits du jardin !
Les cours de français se poursuivent avec des élèves qui font de beaux progrès.
Profitons à présent un peu du jardin, de ces couleurs automnales qui se dessinent petit à petit et dans lesquelles se fondent les teints vifs des fleurs et des fruits.
Fruits de la passiflore incarnata : un délice exotique !
La famille du jardin s’agrandit ! Nous accueillons en ce début de mois deux canards coureurs indiens généreusement offerts par Maximilien. Le mâle s’appelle Clint (mais ne le sait pas encore) et la femelle n’a pas de nom. Et c’est quelque chose de bien curieux que ces oiseaux-là. Dressés sur leurs pattes arrière, droits comme des piquets, les voilà qui processionnent en marchant d’un pas militaire de long en large autour de la mare. D’un naturel enjoué et plutôt comique malgré eux, d’une bonne humeur contagieuse entretenue par une naïveté sans cesse renouvelée, Arnaud n’a pas pu y résister. « Je vais en faire mes amis », déclara-t-il. Et le voilà investit avec la plus grande des applications dans l’apprivoisement de ces drôles de bipèdes. D’abord craintifs, la distance entre eux et leur maître s’est petit à petit diminuée à chaque envolée de grains de maïs, jusqu’à pouvoir les nourrir dans le creux de la main en chuchotant à leurs oreilles. N’oublions pas leur rôle premier : manger les limaces du jardin ! Et effectivement ils en sont très friands…
Un beau projet de ce mois de Septembre : une étagère en bois de récup pour aller dans la cabane et pouvoir enfin faire du rangement. Ce sera la tâche d’Arnaud, épaulé par Eline.
Nous nous mettons enfin à augmenter la surface de culture sous serre. Ce sera l’occasion de tester de nombreuses plantations d’hiver pour tester les capacités de ce micro-climat bien particulier. Un chantier géré par Marjolaine avec pas mal de main d’oeuvre.
Encore quelques finalisations à la yourte pour bien l’isoler de l’humidité : un pare-pluie sous la toile extérieure et de l’isolant sur le pourtour pour éviter les infiltrations d’eau (bien trop nombreuses au début).
Avec tout cela il ne faut pas oublier de s’occuper des plantations : récoltes, tuteurages, désherbage….
La cuisine est toujours bien occupée ! Entre autre nous nous lançons dans le pesto, vu l’énorme quantité de basilic produit cette année.
Septembre est aussi un bon moment pour commencer à préparer les semences pour l’année suivante.
Pour la première fois nous proposons un parcours de formations pour les adhérents. Financé par l’agglo de Pau, il s’agit d’un parcours technique en 5 séances de 3h pour partager un maximum de connaissances relevant de la permaculture. Ici, première session animée par Solange du Potager du Futur. La nuit tout le monde se réunit dans la serre dans une ambiance presque onirique !
La vie sociale de jardin ne tarit pas, surtout en cette saison qui offre encore de belles journées! (même si cette année est particulièrement froide)
Pour finir, quelques photos du jardin. Les tomates sont toutes tombées malade dès le début du mois de Septembre !! (du jamais vu). Ceci à cause d’une météo compliquée cette année. Il faudra faire sans ces 650 pieds pourtant soigneusement entretenus…
Le mois d’août est vraiment celui de l’abondance. Les fruits tant attendus arrivent enfin (bien en retard cette année) et symbolisent la récompense d’un travail de plusieurs mois. Et oui, la permaculture peut bien produire, et même beaucoup ! La preuve en image ci-dessous, avec la mise en place d’un stand de vente coloré.
Malgré tout le travail de récoltes, ventes, entretien des cultures, nous arrivons à poursuivre certains travaux de bricolage grâce à une équipe très active et motivée !
Nous nous sommes enfin décidés à terminer le toit du cabanon, qui sera en bambou. Mais la moitié seulement, l’autre restant en plexiglas (récupéré de l’ancienne serre) pour des raisons de luminosité. Tout le monde se met au travail…
Évidemment nous profitons de tous nos bons produits pour faire des repas copieux et colorés, parfois agrémentés d’un peu de viande les jours fastes.
Et pour finir, un peu de verdure. Le jardin n’est jamais aussi luxuriant qu’au mois d’août !
Au premier jour le jardinier était là, la fleur avait été fécondée et une minuscule petite tomate venait de naître, encore envelopée dans des sépales bien trop grandes pour elle. Mais le jardinier l’avait vu, et comme elle était née le jour de la sainte Eugénie, la prénomma Eugénie. « Bonjour Eugénie, bienvenu aux Fioretti ! -Krrr » fit Eugénie qui ne savait pas encore parler et qui s’exprimait par de curieux grincements. « Je viendrai te voir tous les jours pour être sûr qu’il ne te manque rien ». Et le jardinier revint chaque jour voir grandir sa tomate, en lui racontant les histoires du jardin et les prévisions météo. Mais une nuit vint une tempête terrible, accompagnée d’une pluie rabattant au sol toute plante ayant eu quelque ambition de grandeur. Le lendemain le jardinier se précipita dès 9h du matin (ne commençons pas trop tôt tout de même) au pied d’Eugénie. Elle était encore attachée à sa tige mais gisait à terre et se lamentait : « Oulaaa, j’ai mal ! -Mais, tu parles ? -Bien sûr, et pourquoi non ? -Je ne t’avais jamais entendu parler. -C’est que tu ne m’as jamais posé de questions. -Alors à partir de maintenant, je t’en poserai. Comment te sens-tu Eugénie ? -J’ai pris un choc mais je suis toujours en vie. Remets-moi en place je te prie, je vais me faire dévorer au sol ! Alors le jardinier pris une ficelle, l’enroula autour de la tige, en fixa l’extrémité sur un support en hauteur afin de préserver sa tomate des décomposeurs féroces qui grouillent sous la litière. « Te voilà mieux, en plus tu vas sécher. » Et ce fut le début d’une grande complicité où le jardinier racontait ses histoires de jardin, et la tomate ses histoires de tomates. D’ordinaire peu intéressantes, celles-ci passionnait notre homme dans la grande admiration qu’il portait à son Eugénie. « Vois-tu cette green zebra et cette noire de Crimée là-bas ? Je les déteste. Elles se moquent de moi parce qu’elles ont déjà pris leur couleur et pas moi, qui suis encore verte. -Diable. -Comme tu dis. Ne fais pas confiance aux green zebra surtout, elles aiment à faire croire qu’elles sont mûres mais c’est faux c’est un leurre. Il faut attendre qu’elles jaunissent, mais ça elles ne l’avouent jamais. En plus elles sont petites. -On dit qu’elles sont très bonnes. -Tu crois ça ? Moi par principe je n’y goûterai pas ! » Les jours passèrent, mais Eugénie était toujours verte et avait toujours la langue bien pendue, pour un peu qu’elle en ait une. « Eugénie, mais pourquoi ne rougis-tu pas ? Que se passe-t-il ? -Enfin tu le sais bien, il fait trop froid ! Il pleut trop, je n’aime pas ça. -Je vois, mais fais-moi plaisir s’il te plaît, rougis ! Ce sera tellement plus beau et tu feras l’admiration de tous. -Non Etienne (nous apprenons au passage que le jardinier s’appelle Etienne). Si je dois rougir ce sera en plein soleil, en pleine clarté et aux yeux de tous parce que c’est là que je serai la plus belle. Si je fais cela un jour triste je serai une beauté triste, et moi je veux être une beauté gaie. -Mais si c’est ainsi la journée triste est encore plus triste. -Alors la journée triste sera encore plus triste, et la journée gaie plus gaie. Cela fait de grands contrastes mais c’est préférable je pense, puisque ce sont ces contrastes qui nous font vivre. Nous avons besoin de joie mais aussi de tristesse pour encore mieux profiter de la joie. » Sur ces paroles Etienne n’insista pas, puisqu’en sage jardinier qu’il était il savait qu’on ne contrarie pas une tomate, au risque de la gâter et donc de ne pas pouvoir profiter de ses charmes. Mais arrive la fin du mois de Juillet, le soleil se montra enfin avec toute son ardeur, et un beau jour… « Eugénie, mais tu es rose ! -Tu le vois ! Je suis une rose de Berne, les meilleures tomates. -Que tu sens bon, que tu es belle, je ne pourrai jamais me lasser de te regarder, ni me séparer de toi maintenant. -Tu te trompes Etienne, parce que tu vas devoir me manger. -Comment ? Que dis-tu ? Est-il possible que tu ais jamais envisagé cela? Jamais je ne te mangerai, tu le sais bien ! -Mais enfin, les tomates sont faites pour être mangées. -Les autres oui, mais toi tu es différente, et puis tu es la seule à m’avoir parlé ! -Jardinier, alors que j’étais caché au plus profond d’une graine tu as semé ma plante-mère, tu l’as nourrie pour qu’elle me nourrisse, tu l’as soignée pour qu’elle me soigne, tu l’as relevée quand elle était tombée pour ne pas que je m’abîme, tu as pris soin de moi jusqu’au bout. Moi je ne t’ai jamais rien donné, et maintenant je veux te donner quelque chose : moi-même. C’est le plus beau cadeau que je puisse te faire, le seul d’ailleurs, et tu ne me veux pas ! A quoi suis-je utile finalement ? -Mais déjà te voir chaque jour me satisfait. -Ce n’est pas assez ! Etienne, si tu ne me manges pas je pourrirai tu le sais. -Je te congèlerai, il y a des gens qui font ça en suisse. -Ne dis pas de bêtise, je serai bien moins bonne, et surtout tu ne me verras pas ! A quoi te servirai-je, une fois congelée? -Ah cruelle, tu ne me laisse pas le choix ! Et je ne peux pas te laisser pourrir évidemment, ce serait une peine encore plus grande pour moi. -Alors mange-moi enfin ! Et n’oublie pas que ce jour doit être un jour gai. Cela me fera tellement plaisir ! » Etienne le jardinier se baissa, cueilla Eugénie et croqua dedans timidement. Son cœur se serra mais la saveur était douce, sucrée et surtout imprégnée de l’amour qu’il lui avait porté. Une larme coula sur sa joue et se mélangea à la pulpe qui prit un léger goût salé. « Merci, jardinier » entend-il chuchoter, sans savoir d’où cela provenait. Eugénie était à présent en lui mais il lui restait du jus sur les mains, et dans ce jus, quelques graines. « Je crois que je vais les garder pour l’année prochaine, celles-là… »
Morale de l’histoire : si vous entrevoyez une quelconque morale, merci de nous écrire dans l’onglet « Contact ».
A PART CELA, des nouvelles de la greffe :
Le 02 juilletLe 08 juillet
Et quelques jolies couleurs :
Le jardin en pleine explosion de verdure :
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