Décembre 2022

Le fait marquant de ce mois de Décembre est l’arrivée de Jack et Marine, nos deux nouveaux services civiques (même si en réalité ils sont arrivés en Novembre).
Marine nous vient de Paris et est étudiante en année de césure, Jack nous vient de Londres en quête de perfectionnement de son français. Deux novices en agroécologie donc, mais qui se montrent forts intéressés et forts capables, les choses ont bien commencé ! Bienvenue à vous deux au jardin !


Ce fut le dernier mois de plantation pour les cultures de printemps (fèves, blé, moutarde, ail, etc). Pendant l’hiver la terre est recouverte des anciennes cultures en décomposition (qui sont donc « rendues » au sol), les nouvelles émergent doucement en prenant le relais. Ci-dessous, des fèves :

Mais… qu’est cela ?

Des champignons bien sûr. Qui se développent sur des tomates qui « pourrissent » au sol. Elles ne sont donc pas perdues pour tout le monde : l’eau et la fertilité contenues dans ces fruits retournent à la terre !
Notez la présence insolite de moustiques cramponnés sur cette forêt champignonneuse, on se demande ce qu’ils peuvent bien y chercher…

Décembre est aussi le temps des travaux, malgré une météo un peu humide.

Cinq nouvelles planches de culture

Amadi repique des artichauts par division des œillons :

Mission accomplie !

Ce mois de Novembre marque la fin du service civique de Pauline.
Début Mai 2022, arrive Pauline en pleine période d’intense activité au jardin : récolte et vente des fraises, semis, repiquages, désherbages, constructions, etc. Un grand plongeon dans une piscine d’eau froide, puisqu’il fallait en même temps tout apprendre ! Grâce à sa vitesse d’assimilation, sa persévérance et sa bonne humeur, elle s’est vite adaptée à la température de l’eau. Mais l’eau s’est aussi adaptée à la température de Pauline, miracle de la permaculture !
Chaque personne qui passe au jardin y laisse toujours un peu de lui-même, physiquement avec des constructions et plantations qui modifient le paysage, mais aussi spirituellement. Et Les Fioretti ont pris une légère coloration de tranquillité rassurante.
Début Septembre Pauline se retrouve la dernière survivante des services civiques et a su ternir les rennes seule jusqu’au bout, malgré sa jeune expérience du jardin. Sa présence fut tout à fait indispensable, assurant une stabilité dans les travaux technique ainsi que l’accueil et l’encadrement des gens sur place, toujours avec le sourire.
Bravo Pauline pour tout ce que tu as fait aux Fioretti en ces six mois, et encore merci !


Visite de l’école

En ce début de mois des enfants de classe maternelle de l’école des Lauriers se sont rendus au jardin pour une visite pédagogique. Ce fut un beau moment de découverte !

Réfugié !

Grande nouvelle en cette fin de mois : Hardi, pierre d’angle des Fioretti, a enfin reçu son droit d’asile. Il est donc officiellement réfugié en France !
Juin 2021, Hardi pousse le portail des Fioretti pour la première fois. « Bonjour Monsieur, I want to learn french and work in the garden. I am available tous les jours ». Sa demande d’asile venait alors d’être refusée par l’OFPRA, le soupçonnant d’être un espion irakien. Mais espion ou pas, tout le monde est le bienvenu aux Fioretti. C’est ainsi qu’Hardi a suivi les cours de français des bénévoles Catherine et Maxime, et a petit à petit acquis les connaissances de la terre et des outils. « Ici c’est comme ma famille » dira-t-il après s’être enraciné dans le jardin où il a créé tout son réseau de connaissances. Doué d’une force incroyable, il apporte depuis le début son aide sur le terrain, mais aussi sa grande gentillesse, générosité et bonne humeur qui font l’ambiance des Fioretti. Loin d’être un espion, pauvre parmi les pauvres, humble parmi les humbles mais toujours prêt à protéger les plus faibles, à partir de ce mois d’Octobre il va enfin pouvoir construire un projet de vie. Son recours auprès de la CNDA (cours nationale du droit d’asile) a été évalué positivement et le droit d’asile lui a été accordé. Et donc droit de se former, droit de trouver un travail, droit de trouver un logement, de gagner sa vie…droit d’exister. Nous n’avons pas attendu cela pour le recevoir au jardin, mais quel soulagement apporte cette nouvelle ! Autrement il aurait dû quitter le territoire français « pour aller où ? » disait-il (en français cette fois). « Je ne peux pas rentrer en Irak. J’ai fait la Suède, la Turquie, la Grèce, l’Italie, la France… je n’en peux plus. Où devrais-je encore aller ? Je ne vais quand même pas finir au Tennessee ?? »
A présent Hardi envisage de se lancer dans la peinture en bâtiment, ou bien dans l’élevage. Mais il gardera toujours sa « famille des Fioretti ».