Nous sommes le 15 Mars et entreprenons de greffer un pommier qui a poussé au jardin de façon spontanée. Voici le patient en question :
Il a déjà été taillé mais est d’une vigueur extrême en comparaison de nos autres pommiers « plantés ». Un arbre semé rattrape bien souvent les arbres plantés, et en plus est gratuit ! Seul inconvénient : ce pommier produit des fruits peu intéressants, de type « golden » mais minuscules. Nous avons donc prélevé des jeunes branches sur d’autres pommiers du jardin (trois variétés différentes) et allons les greffer sur notre arbre sauvage. Le système racinaire étant déjà en place et fortifié, la croissance des greffons sera extrêmement rapide. Cette technique se nomme le « surgreffage ».
Nous profitons de l’occasion pour faire un petit atelier pédagogique. Tout d’abord, tailler l’arbre :
Faire une coupe bien propre à la serpette :
Nous pratiquerons ici une greffe « en fente » : le porte-greffe est fendu au couteau et deux greffons sont introduits, un à chaque extrémité de la fente :
Il faut ensuite appliquer un mastique étanchéifiant, afin de ne pas avoir d’entrée d’air dans l’arbre (l’humidité est les maladies en profiteraient pour y pénétrer). Ce mastique doit être appliqué à chaud :
Et voilà !
A présent patience, nous donnerons des nouvelles. Il va falloir retirer régulièrement les jeunes pouces que l’arbre va tenter de rejeter sous les greffons afin de le forcer à envoyer la sève vers ces derniers. Cet arbre devrait pouvoir donner trois variétés de pommes différentes !
Nous voilà reparti dans la saison des semis, avec pour objectif de faire au moins 4000 plants cette année ! Mais avant de parler de cela, un sujet qui nous tient à cœur et qui aura marqué les esprits cet hiver : la blette.
D’aucuns diront encore poirée ou bette, beta vulgaris pour les botanistes, mais nous préférerons ici blette puisque cela est plus agréables à l’oreille et comme on en entend souvent parler autant se faire plaisir en la nommant. Elle mérite un court hommage puisqu’elle a nous a assuré une subsistance pour l’hiver en constituant l’ensemble de nos repas, et ce quasi quotidiennement. Autrement dit sans elle l’hiver aurait été rude (pour nous faire un don rendez-vous sur la page https://www.helloasso.com/associations/les-fioretti/formulaires/1 ) Cette plante a l’avantage d’être rustique et de pouvoir produire en toute saison et en toute circonstance, en bonne amie du genre humain, et nous la récoltons au compte goutte feuille par feuille selon nos besoins.
Sentant la fin proche (elles sont actuellement sur le point de monter en graine) nous avons entrepris d’en mettre un maximum en bocaux, par peur de manquer d’une part, et d’autre part pour faciliter la préparation de nos prochain repas puisque celles-ci sont longues à préparer au coup par coup. Ce fut donc une activité longue et fastidieuse mais bénéfique pour l’équipe qui en ressort d’autant plus soudée et complice :
Venons-en aux semis. Nous disions qu’il fallait réaliser au moins 4000 plants, en partie pour le jardin et en partie pour la vente. Le coin pépinière de la serre adossée est lancé !
Un nouveau projet au jardin arrive au jardin, porté par les élèves de BTS du lycée agricole de Montardon : des toilettes sèches. Ci-dessous la présentation de ce projet par l’équipe d’étudiants, ayant reçus la bénédiction de leur professeur.
Tout compte fait et après mûre réflexion ces toilettes ne seront pas sèches, la gestion dans un lieu de passage comme le nôtre étant délicate. Nous opterons donc pour des toilettes classiques, mais fonctionnant avec récupération d’eau de pluie afin de ne pas utiliser d’eau potable.
Un second projet s’offre à nous : la mise en place d’un rucher pédagogique animé par Joël, apiculteur désireux de transmettre sa passion au plus grand nombre. Il s’agit donc de construire une structure vitrée sans toit pouvant accueillir deux ruches. Les abeilles en sortiront par le haut, ce qui permettra l’observation de près. Nous avons visité une construction similaire en compagnie de Joël.
Démarrage des fondations :
Autrement les petits bricolage du jardin se poursuivent, avec une météo très douce pour ce mois de Mars !
Plantation de blettes (encore !)Installation de prise électriqueInstallation d’ouvertures automatiques pour l’aération de la serre
Dieu merci nous ne faisons pas que travailler, les moments de pause et de repas conviviaux rythment aussi les journées, surtout lorsqu’il fait beau…
Premières asperges du jardin !
Nous nous améliorons aussi côté organisation avec du management Agile-scrum (pour les connaisseurs). Eline, plus agile que jamais :
Cours de français au milieu du chantier avec Catherine et Godspower :
Et en avant pour les premières plantations de tomates sous la serre tropicale avec Ousmane, en date du 21 Mars (notez bien) :
Régulièrement, nous prélevons des bambous pour subvenir à nos besoins de constructions. Comme tous bons cueilleurs nous ne pourrons pas révéler notre coin (à moins d’être vraiment intimes). Heureusement on trouve des bambous un peu partout et c’est un formidable matériau de construction. Vous avez des bambous chez vous ? Ne les éradiquez pas ! Il est aussi possible de récolter les jeunes pousses au printemps, qui se mangent à la manière des asperges. Avec les cannes vous pouvez faire des tuteurs, des meubles, des toitures, des pailles, des canalisations, des tressages, objets divers… Pour avoir des cannes solides il faut qu’elles soient le plus âgées possible, la partie basse étant toujours plus robuste. Ci-dessous une bonne récolte de cannes…
Nous avons profité de la tranquillité hivernale pour entamer les travaux d’aménagement de la serre adossée. Cela faisait bien deux ans et demi que cette énorme charpente était là à nous regarder travailler, dans sa tranquillité immobile que personne n’osait déranger. Si bien que nous nous y étions habitués, à un point où l’idée de l’aménager passait en second plan de tout et restait de l’ordre du projet. En attendant, il y régnait un formidable désordre qui était justifié par l’aspect temporaire du lieu. Le sujet retombait pourtant à chaque visite de curieux : « Et ça qu’est-ce que c’est ? – Ça c’est une serre adossée de 100 m², bioclimatique grâce à l’inertie du mur en pierre qui devrait la maintenir hors gel. – Et qu’allez-vous faire pousser dedans ? – Bon, quelques tomates, poivrons… mais surtout des choses un peu rares, des fruits exotiques, tropicaux, à titre d’expérimentation. Mais elle n’est pas terminée, ce sera pour bientôt ! – En tout cas c’est un beau projet ! » Et la conversation s’arrêtait là, chacune des parties étant satisfaite à sa manière : le visiteur pouvant encore imaginer l’intérieur de milles façons agréables, et le jardinier conforté à l’idée que la serre était toujours en projet. Et cela depuis Octobre 2021…
Une bonne équipe, dynamique et motivée, a permis de changer la donne : cette fois-ci on termine ! Il faut pouvoir loger dans la serre des plants qu’il faudra vendre au printemps. Le compte à rebours est lancé, on s’y met tous !
Étagères à semis à partir de tables et bancs récupérés
Pose du circuit d’eau
Nous réservons un espace de 15 m² pour dédié aux semis, dans lequel nous installons une terrasse bois (récupérée, comme beaucoup de choses au jardin) :
Nous pouvons enfin manger au chaud ! Ici : un repas éthiopien préparé par Iftou
Nous avons aussi subi une tempête en ce mois de Février, qui a fini d’achever la serre « abri de piscine ». C’est peut-être le moment de s’en débarrasser une bonne fois pour toutes, son inutilité étant devenue chose admise et sa présence gênante et peu esthétique.
Au passage, c’est un des échecs stratégiques qu’il convient de partager avec le lecteur : si vous pensez récupérer un abri de piscine pour y faire un serre, réfléchissez-y à deux fois. Pour y abriter une piscine aussi d’ailleurs. La structure que nous avions acheté avait une bonne vingtaine d’années, les arceaux étaient en bois lamellé-collé et la partie transparente en polycarbonate. Mais le lamellé-collé n’est pas du « vrai » bois et les lamelles ont tendances en extérieur à se décoller avec les années et les intempéries. C’est ce qui s’est passé, certains arceaux ont cassé. Le polycarbonate se fragilise en vieillissant, il devient opaque et cassant (même traité anti-UV). Une grêle au mois de Juin dernier a suffi à trouer toutes les plaques supérieures. Mais surtout, ces pièces de très grande dimension ne sont pas remplaçables, ne se font plus, sont introuvables…. bref quand c’est cassé on jette. Préférez une bonne vieille structure avec du vrai bois, ou métal, et du verre. C’est plus cher à l’achat mais beaucoup plus durable, réparable, et moins polluant. Cette serre abri de piscine n’a été finalement qu’une perte d’argent et de temps ! L’idée de départ étant toutefois intéressante… Avec une pointe de regret mais dans la bonne ambiance, tout le monde a œuvré au démontage :
La tempête a aussi fait voler du polycarbonate de la serre adossée, plus de peur que de casse heureusement.
Côté jardin, la saison des semis est lancée.
…ainsi que la saison du désherbage et autres activités de jardin, quand il ne pleut pas :
Toujours quelques cours en salle, les activités sont variées !
On redécouvre « Adibou » (pour les connaisseurs)C’est du coca bio mais on ne dirait pas
Je parie que vous attendez des nouvelles de la yourte. Et bien il faudra attendre encore, pour l’instant elle reste dans le domaine de l’imaginaire et nous la classons toujours dans la catégorie « beaux projets ». Patience, ça va venir…
Aussi, merci à Chloé qui nous a rejoint pour un stage de deux semaines et a bien fait avancer les travaux avec efficacité et dynamisme, en participant à toutes nos activités !
Finissons avec ces premières «fioretti» de la saison, qui en annoncent bien d’autres. Les fleurs sont des promesses…
Malgré la pluie et une humidité record, les activités au jardin ont été variées et intenses ! Avec un effort particulier sur la fermeture de la serre adossée, avant le début de la saison des semis !
Construction d’un nouveau bac de culture pour les aromatiques, à côté du stand de vente.
Récolte des haricots pour semences :
Nous profitons tout de même de quelques éclaircies :
Les feuilles sont à présent toutes tombées et les arbres exposent leur nudité figée au regard des plantes et insectes qui semblent s’en émouvoir assez peu. Tout le monde est au ralenti, se terre, s’endort parfois donnant une image d’immobilité au jardin. C’est la saison de l’eau, qui se dévoile en recouvrant toutes les surfaces, en enveloppant toutes formes dans une insistance avec laquelle il est inutile de négocier. Parfois le gèle vient figer cette eau qui emprisonne les êtres n’ayant pu lui échapper. Le jardin semble alors loin, inaccessible, et ne nous appartient plus. Il appartient à l’eau qui ne lui rendra sa liberté qu’aux premiers rayons de soleil que le ciel voudra bien envoyer. Mais alors, que faire ? Observer, apprécier cette beauté, se reposer aussi, comme la nature…
Mais ce n’est pas toujours facile de se reposer. Il y a tellement à faire ! Alors faisons quand même, mais un peu moins…
Construction de nouvelles planches de culture
Grâce à une livraison de feuilles mortes récupérées juste à côté :
Récolte de quelques patates douces. Trop peu pour vendre, nous n’avions qu’un rang et la saison ne fut pas assez chaude pour avoir une grosse production. C’est tout de même satisfaisant à récolter !
Désherbage en vue de repiquer quelques blettes.
Repiquage de fraisiers dans une nouvelle planches pour, espérons, de belles récoltes au printemps !
Les travaux de la yourte ont pu continuer, mais péniblement et doucement puisque l’humidité était quasiment permanente au cours de ce mois.
Finalement on n’est jamais mieux qu’en intérieur, avec un peu de chauffage.
Préparation de calebasses pour le marché de Noël.
Goûter de Noël préparé par Brigitte :
Feu de camp pour oublier cet hiver frais et humide, tout en écossant des haricots pour préparer les semences de la saison prochaine.
Enfin, nous avons pu faire un beau repas de Noël !
Tout d’abord, nous accueillons en ce début du mois de Novembre Maximilien, en alternance de master avec l’école de commerce de Pau. Sa mission est d’aider à développer notre modèle économique. Bienvenue, et il y a du pain sur la planche !
Commençons déjà par une pizza…
Le grand chantier de ce mois fut surtout la yourte. Cet abri de 27 m² nous permettra d’installer notre futur bureau et salle de travail (avec coin cuisine). Inutile de faire durer le suspens, nous n’avons pas fini. Mais nous avons tout de même bien avancé, la preuve en images…
Arrivée de la yourte, reçue par un comité d’accueil enthousiaste. Elle nous a été donné par l’OFGA, la structure qui héberge les demandeurs d’asile que nous recevons. Merci pour ce don généreux !
Construction de la structure de base de la terrasse, posée sur les plots bétons préparés le mois précédent. Nous avons été aidé par Jérôme, qui nous a fait profiter de son expérience dans la construction de terrasses bois. Merci pour ta participation !
Pose du bord de la terrasse, en bois exotique récupéré d’occasion (d’une ancienne terrasse).
Le centre de la terrasse est fait en OSB, la pose de bois exotique à cet endroit étant peu pertinente…
Il s’agit à présent de poser le plancher de la yourte : une sorte de terrasse sur la terrasse, mais isolée (pour éviter les déperditions de chaleur par le bas). La structure est fait avec des lambourdes de bois exotique (nous essayons d’éviter au maximum le pin traité autoclave, qui contient beaucoup de produits chimiques que nous ne voudrions pas retrouver dans l’air de l’habitacle).
… La suite (et la fin ?) en Décembre !
La vie du jardin ne s’est cependant pas arrêtée à la yourte. De nouvelles planches de culture ont vu le jour :
Bien sûr quelques plantations de fèves (c’est de saison), désherbage, récoltes…
Un hommage à Sunday, « le roi du rotofil ».
Quand il fait mauvais, nous trouvons d’autre choses à faire…
Et en ce mois d’Octobre, c’est Aliona qui nous rejoint pour un service civique de 10 mois. Bienvenue !
Cette année nous avons eu droit à un bel été indien, les travaux ont avancé à grande vitesse grâce à une équipe très investie.
Repiquage de fraisiers pour le printemps prochainPréparation des plots béton pour la construction de la yourte avec Ousmane chef de chantierConstruction d’un auvent avec de la récup’ pour l’entrée du bureauLa fermeture de la serra adossée a beaucoup avancé ! Avec des matériaux de récupération uniquement. C’est plus compliqué mais plus satisfaisant !Construction d’un abri pour les vélos. Encore une fois, que de la récupération.Moments de convivialité, pour reprendre des forcesEn parallèle de tout cela, il faut toujours s’occuper du jardin !
Et pour finir, quelques natures mortes sur sol vivant…
On voit bien là le rôle des araignées : piéger les moucherons dont les larves ravagent nos fruits
Nous accueillons en ce mois de Septembre Eline, qui débute un service civique de 10 mois au jardin. Bienvenue aux Fioretti !
Eline en plein semi « à la volée »
Ce fut un mois très riche en activités et en bonne humeur ! En partie grâce à la météo, qui décidément s’est améliorée. Et les légumes sont au rendez-vous, comme le témoigne le stand de vente :
La serre adossée avance bien. Le béton est terminé et la pose des vitrages peut enfin commencer :
Pose de la partie vitrage de récup’ avec Amadou
La saison de récupération de semences commence, ainsi que les semis de carottes, poireaux, aneth et autres…
Marine à la récolte de haricots semences
La vie du jardin sous le soleil…
Ousmane et Amadou pour la partie bricolageYapa nous fabrique un pare-pluie pour le stand de venteHope à la réalisation de braceletsDébut de fabrication d’une poubelle en bambou par Jamilah et ElineCours d’écriture avec Vincent et IfthouHamza en plein jardinage
La nature est aussi abondante et généreuse, comme pour rattraper un léger retard…
Bon, tout va bien.Désherbage et fabrication de tuteurs pour framboisiers avec Ifthou, Eline et LucileBelle production de courges luffa
Bonus : Fabrication d’un piège anti-limaces avec Eline. Et ça fonctionne ! La preuve en vidéo ci-dessous.
L’adhésion permet de :
– Soutenir le projet de création du jardin
– Pouvoir récolter sois-même les fruits et légumes et bénéficier d’une remise de 20% sur les prix
– Participer aux événements et ateliers proposés
– Recevoir des informations quant aux produits disponibles au jardin
– Pouvoir emprunter un broyeur de végétaux professionnel
Régulièrement sont lancés des appels aux adhérents pour des chantiers bénévoles. Plusieurs chantiers sont prévus : construction des serres, création des bassins, création des planches de cultures et des allées, plantation d’arbres… Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues!
Si vous connaissez des moyens de récupération de matériaux de construction (bois surtout) n’hésitez pas à vous manifester, nous sommes très preneurs!
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