La chaîne KTO est venue faire un reportage au jardin. Ci-dessous la vidéo accessible sur youtube. N’hésitez pas à y mettre des commentaires !
Octobre 2024
C’était la conclusion de l’article précédent : deux canards coureurs indiens ont rejoint le jardin pour nous aider dans la régulation des limaces. Triste ironie du sort, le mâle est mort d’étouffement à cause d’une limace resté coincée dans son cou… Elle aura donné sa vie pour préserver celle de ses complices et nous étions tous fort tristes devant ce pauvre canard à qui le péché de gourmandise fut fatal. « Il est mort en héro », murmura toutefois Arnaud, se refusant à prêter à cette bête quelque coupable intention. Après tout il a peut-être fait cela pour nous sauver. C’est alors que nous nous aperçûmes que ce canard n’avais pas de nom, ce qui rendait toute référence posthume compliquée. Nous la baptisâmes donc Clint, ce qui nous permit de l’honorer plus facilement dans nos conversations du quotidien : « Ah, du temps de ce bon vieux Clint les choses n’étaient pas comme ça… ».
N’oublions pas son épouse, Dollie, inconsolable comme on s’en doute et errant dans le jardin comme une âme en recherche de son corps. La situation devenant intenable nous avons décidé de nous mettre en quête de nouveaux canards. Et pourquoi pas deux autres ? Si l’un meurt il en restera toujours deux, ce qui peut s’avérer satisfaisant, ces bêtes étant de nature très sociale.
Un nouveau couple a donc été introduit au jardin, se liant immédiatement d’amitié avec Dollie. D’ores en avant inséparables et ne souffrant pas une distance de plus d’un mètre entre chacun d’eux, ont peut dire à présent que ces trois canards font bien la paire.
Mais un beau matin… plus de canards ! Quelques plumes ça et là autour de la mare, immobiles dans un silence de mort. Une équipe de secours composée surtout d’Arnaud part à leur recherche. Alors que plus personne n’y croyait, ce dernier les découvre enfin cachés sous une planche derrière le garage, terrorisés. Ils ont manifestement été attaqués… mais par quoi ? On ne le saura pas. Ceci fit naître un nouveau projet : la construction d’une petite maison, afin qu’ils aient un endroit sécurisé où passer la nuit et pondre.
En ce début de mois, nous avons enfin terminé l’aménagement de la serre adossée, avec l’aide précieuse d’Artak. De belles plantations s’annoncent !
Par ailleurs la yourte n’est (toujours) pas achevée en totalité : il faut y ajouter des prises électriques d’une part, et d’autre part nous constatons que l’entrée est toute tapissée de boue… Nous décidons de construire un « porche », autrement dit une petite terrasse couverte. Ce qui fut plus facile à dire qu’à faire, l’achèvement sera pour Novembre sans doute !
Les formations du cycle « maîtriser l’art du potager » se poursuivent, tous les lundi soir…
N’oublions pas que le jardin nous appelle toujours avec ses activités variées à l’infini. En ce mois d’Octobre nous poursuivons les boutures.
De multiples autres tâches nous attendent comment à l’accoutumée, il serait trop long de les détailler alors les photos parleront d’elles-mêmes.
Nous profitons encore de belles journées pour des repas avec les produits du jardin !
Les cours de français se poursuivent avec des élèves qui font de beaux progrès.
Profitons à présent un peu du jardin, de ces couleurs automnales qui se dessinent petit à petit et dans lesquelles se fondent les teints vifs des fleurs et des fruits.
Septembre 2024
La famille du jardin s’agrandit ! Nous accueillons en ce début de mois deux canards coureurs indiens généreusement offerts par Maximilien. Le mâle s’appelle Clint (mais ne le sait pas encore) et la femelle n’a pas de nom. Et c’est quelque chose de bien curieux que ces oiseaux-là. Dressés sur leurs pattes arrière, droits comme des piquets, les voilà qui processionnent en marchant d’un pas militaire de long en large autour de la mare. D’un naturel enjoué et plutôt comique malgré eux, d’une bonne humeur contagieuse entretenue par une naïveté sans cesse renouvelée, Arnaud n’a pas pu y résister. « Je vais en faire mes amis », déclara-t-il. Et le voilà investit avec la plus grande des applications dans l’apprivoisement de ces drôles de bipèdes. D’abord craintifs, la distance entre eux et leur maître s’est petit à petit diminuée à chaque envolée de grains de maïs, jusqu’à pouvoir les nourrir dans le creux de la main en chuchotant à leurs oreilles.
N’oublions pas leur rôle premier : manger les limaces du jardin ! Et effectivement ils en sont très friands…
Un beau projet de ce mois de Septembre : une étagère en bois de récup pour aller dans la cabane et pouvoir enfin faire du rangement. Ce sera la tâche d’Arnaud, épaulé par Eline.
Nous nous mettons enfin à augmenter la surface de culture sous serre. Ce sera l’occasion de tester de nombreuses plantations d’hiver pour tester les capacités de ce micro-climat bien particulier. Un chantier géré par Marjolaine avec pas mal de main d’oeuvre.
Encore quelques finalisations à la yourte pour bien l’isoler de l’humidité : un pare-pluie sous la toile extérieure et de l’isolant sur le pourtour pour éviter les infiltrations d’eau (bien trop nombreuses au début).
Avec tout cela il ne faut pas oublier de s’occuper des plantations : récoltes, tuteurages, désherbage….
La cuisine est toujours bien occupée ! Entre autre nous nous lançons dans le pesto, vu l’énorme quantité de basilic produit cette année.
Septembre est aussi un bon moment pour commencer à préparer les semences pour l’année suivante.
Pour la première fois nous proposons un parcours de formations pour les adhérents. Financé par l’agglo de Pau, il s’agit d’un parcours technique en 5 séances de 3h pour partager un maximum de connaissances relevant de la permaculture. Ici, première session animée par Solange du Potager du Futur. La nuit tout le monde se réunit dans la serre dans une ambiance presque onirique !
La vie sociale de jardin ne tarit pas, surtout en cette saison qui offre encore de belles journées! (même si cette année est particulièrement froide)
Pour finir, quelques photos du jardin. Les tomates sont toutes tombées malade dès le début du mois de Septembre !! (du jamais vu). Ceci à cause d’une météo compliquée cette année. Il faudra faire sans ces 650 pieds pourtant soigneusement entretenus…
Août 2024
Le mois d’août est vraiment celui de l’abondance. Les fruits tant attendus arrivent enfin (bien en retard cette année) et symbolisent la récompense d’un travail de plusieurs mois. Et oui, la permaculture peut bien produire, et même beaucoup ! La preuve en image ci-dessous, avec la mise en place d’un stand de vente coloré.
Malgré tout le travail de récoltes, ventes, entretien des cultures, nous arrivons à poursuivre certains travaux de bricolage grâce à une équipe très active et motivée !
Nous nous sommes enfin décidés à terminer le toit du cabanon, qui sera en bambou. Mais la moitié seulement, l’autre restant en plexiglas (récupéré de l’ancienne serre) pour des raisons de luminosité. Tout le monde se met au travail…
Évidemment nous profitons de tous nos bons produits pour faire des repas copieux et colorés, parfois agrémentés d’un peu de viande les jours fastes.
Et pour finir, un peu de verdure. Le jardin n’est jamais aussi luxuriant qu’au mois d’août !
Histoire de tomate
Au premier jour le jardinier était là, la fleur avait été fécondée et une minuscule petite tomate venait de naître, encore envelopée dans des sépales bien trop grandes pour elle. Mais le jardinier l’avait vu, et comme elle était née le jour de la sainte Eugénie, la prénomma Eugénie. « Bonjour Eugénie, bienvenu aux Fioretti ! -Krrr » fit Eugénie qui ne savait pas encore parler et qui s’exprimait par de curieux grincements. « Je viendrai te voir tous les jours pour être sûr qu’il ne te manque rien ».
Et le jardinier revint chaque jour voir grandir sa tomate, en lui racontant les histoires du jardin et les prévisions météo. Mais une nuit vint une tempête terrible, accompagnée d’une pluie rabattant au sol toute plante ayant eu quelque ambition de grandeur. Le lendemain le jardinier se précipita dès 9h du matin (ne commençons pas trop tôt tout de même) au pied d’Eugénie. Elle était encore attachée à sa tige mais gisait à terre et se lamentait : « Oulaaa, j’ai mal !
-Mais, tu parles ?
-Bien sûr, et pourquoi non ?
-Je ne t’avais jamais entendu parler.
-C’est que tu ne m’as jamais posé de questions.
-Alors à partir de maintenant, je t’en poserai. Comment te sens-tu Eugénie ?
-J’ai pris un choc mais je suis toujours en vie. Remets-moi en place je te prie, je vais me faire dévorer au sol !
Alors le jardinier pris une ficelle, l’enroula autour de la tige, en fixa l’extrémité sur un support en hauteur afin de préserver sa tomate des décomposeurs féroces qui grouillent sous la litière.
« Te voilà mieux, en plus tu vas sécher. »
Et ce fut le début d’une grande complicité où le jardinier racontait ses histoires de jardin, et la tomate ses histoires de tomates. D’ordinaire peu intéressantes, celles-ci passionnait notre homme dans la grande admiration qu’il portait à son Eugénie.
« Vois-tu cette green zebra et cette noire de Crimée là-bas ? Je les déteste. Elles se moquent de moi parce qu’elles ont déjà pris leur couleur et pas moi, qui suis encore verte.
-Diable.
-Comme tu dis. Ne fais pas confiance aux green zebra surtout, elles aiment à faire croire qu’elles sont mûres mais c’est faux c’est un leurre. Il faut attendre qu’elles jaunissent, mais ça elles ne l’avouent jamais. En plus elles sont petites.
-On dit qu’elles sont très bonnes.
-Tu crois ça ? Moi par principe je n’y goûterai pas ! »
Les jours passèrent, mais Eugénie était toujours verte et avait toujours la langue bien pendue, pour un peu qu’elle en ait une.
« Eugénie, mais pourquoi ne rougis-tu pas ? Que se passe-t-il ?
-Enfin tu le sais bien, il fait trop froid ! Il pleut trop, je n’aime pas ça.
-Je vois, mais fais-moi plaisir s’il te plaît, rougis ! Ce sera tellement plus beau et tu feras l’admiration de tous.
-Non Etienne (nous apprenons au passage que le jardinier s’appelle Etienne). Si je dois rougir ce sera en plein soleil, en pleine clarté et aux yeux de tous parce que c’est là que je serai la plus belle. Si je fais cela un jour triste je serai une beauté triste, et moi je veux être une beauté gaie.
-Mais si c’est ainsi la journée triste est encore plus triste.
-Alors la journée triste sera encore plus triste, et la journée gaie plus gaie. Cela fait de grands contrastes mais c’est préférable je pense, puisque ce sont ces contrastes qui nous font vivre. Nous avons besoin de joie mais aussi de tristesse pour encore mieux profiter de la joie. »
Sur ces paroles Etienne n’insista pas, puisqu’en sage jardinier qu’il était il savait qu’on ne contrarie pas une tomate, au risque de la gâter et donc de ne pas pouvoir profiter de ses charmes.
Mais arrive la fin du mois de Juillet, le soleil se montra enfin avec toute son ardeur, et un beau jour…
« Eugénie, mais tu es rose !
-Tu le vois ! Je suis une rose de Berne, les meilleures tomates.
-Que tu sens bon, que tu es belle, je ne pourrai jamais me lasser de te regarder, ni me séparer de toi maintenant.
-Tu te trompes Etienne, parce que tu vas devoir me manger.
-Comment ? Que dis-tu ? Est-il possible que tu ais jamais envisagé cela? Jamais je ne te mangerai, tu le sais bien !
-Mais enfin, les tomates sont faites pour être mangées.
-Les autres oui, mais toi tu es différente, et puis tu es la seule à m’avoir parlé !
-Jardinier, alors que j’étais caché au plus profond d’une graine tu as semé ma plante-mère, tu l’as nourrie pour qu’elle me nourrisse, tu l’as soignée pour qu’elle me soigne, tu l’as relevée quand elle était tombée pour ne pas que je m’abîme, tu as pris soin de moi jusqu’au bout. Moi je ne t’ai jamais rien donné, et maintenant je veux te donner quelque chose : moi-même. C’est le plus beau cadeau que je puisse te faire, le seul d’ailleurs, et tu ne me veux pas ! A quoi suis-je utile finalement ?
-Mais déjà te voir chaque jour me satisfait.
-Ce n’est pas assez ! Etienne, si tu ne me manges pas je pourrirai tu le sais.
-Je te congèlerai, il y a des gens qui font ça en suisse.
-Ne dis pas de bêtise, je serai bien moins bonne, et surtout tu ne me verras pas ! A quoi te servirai-je, une fois congelée?
-Ah cruelle, tu ne me laisse pas le choix ! Et je ne peux pas te laisser pourrir évidemment, ce serait une peine encore plus grande pour moi.
-Alors mange-moi enfin ! Et n’oublie pas que ce jour doit être un jour gai. Cela me fera tellement plaisir ! »
Etienne le jardinier se baissa, cueilla Eugénie et croqua dedans timidement. Son cœur se serra mais la saveur était douce, sucrée et surtout imprégnée de l’amour qu’il lui avait porté. Une larme coula sur sa joue et se mélangea à la pulpe qui prit un léger goût salé. « Merci, jardinier » entend-il chuchoter, sans savoir d’où cela provenait. Eugénie était à présent en lui mais il lui restait du jus sur les mains, et dans ce jus, quelques graines. « Je crois que je vais les garder pour l’année prochaine, celles-là… »
Morale de l’histoire : si vous entrevoyez une quelconque morale, merci de nous écrire dans l’onglet « Contact ».
A PART CELA, des nouvelles de la greffe :
Et quelques jolies couleurs :
Le jardin en pleine explosion de verdure :
Enfin la yourte !
La météo est enfin favorable, nous allons pouvoir poser la yourte ! Il n’y a pas de mode d’emploi alors nous y allons à l’instinct…
…avec les encouragements des filles de Suela :
Ah mince, on avait oublié de poncer le parquet… C’est Aliona qui s’y colle, il se trouve que ce même jour a eu lieu une attaque chimique de grande ampleur sur la ville de Pau.
Mais voilà, toute personne de bonne constitution se serait contentée de ce travail, considérant que « tant que ça tient on ne risque rien ». Cependant peu de jours après nous avons reçu une nouvelle demande de participation au jardin d’une demandeuse d’asile venant de… Mongolie ! Il doit y avoir un peu de providence là dedans…
Mogi se présente donc au jardin, nous faisons la visite et… « oh ! maison ! » Et oui en effet. Elle entre dans la yourte et s’exclame : « mais ce n’est pas du tout comme ça ! Il faut recommencer. » (enfin, c’est plutôt le traducteur Google qui s’est exclamé). « Je vais venir avec mon mari et nous allons faire ça ».
Ce fut à la foi une satisfaction et une déception, satisfaction de monter la yourte avec des mongols qui s’y connaissent vraiment, et déception devant tout ce travail à refaire. Mais la satisfaction l’a emporté et c’est avec entrain que nous nous sommes remis à l’ouvrage !
Nous avions attachés les grilles dans le mauvais ordre, dans le mauvais sens, et pas avec les bonnes attaches. Heureusement Tawah nous enseigne les bonnes méthodes avec le langage des mains et le traducteur du téléphone.
La structure centrale n’était pas tenue, et les perches n’étaient pas fixées avec les bons nœuds.
MAGNIFIQUE !
C’est le moment de la pose des toiles et du feutre. Le feutre était abîmé et il en manquait une partie. Nous avons passé commande des matières premières et Mogi et Tawah on fait un énorme travail de couture pour recréer un vrai feutre de yourte en laine de mouton !
Enfin terminé, le travail a été effectué à une vitesse exceptionnelle !
Sortie myrtilles
Un adjectif que l’on ne pourrait certainement pas utiliser pour qualifier les activités du jardin, serait bien de routinières. Chaque jour apporte son lot de nouveautés, qui dépendent du temps, de la saison, des projets en cours, des bénévoles présents… avec tout un tas d’imprévus. Mais comme cela arrive tous les jours et qu’après tout on s’y fait, les habitués du lieu pourront presque parler de routine, puisque l’on peut déjà prévoir que le lendemain sera imprévisible.
Alors pour casser la routine (maintenant que nous avons replacé ce mot dans son contexte), nous avons décidé de faire une sortie en montagne pour y ramasser des myrtilles. Avec pour ambition de faire des dizaines de pots de confiture devant agrémenter toute l’année nos desserts et goûters, afin de mieux passer un hiver potentiellement pénible. C’est donc la fleur au fusil que nous passons la frontière espagnole, pour se retrouver dans un coin secret (mais pas tant que ça se l’on se réfère à la dernière photo) où les myrtilliers abondent…
Résultat de l’exercice…. On ne préférera pas en parler trop, nous dirons simplement que nous avons bien ramassé des myrtilles, au pluriel. Si nous n’en avons pas ramassé plus c’est que la saison s’est légèrement trompée, elle a été soit en avance soit en retard. En avance plutôt. Il y aura tout de même des confitures à la clé !
Juillet 2024
Tout d’abord un départ, celui d’Aliona qui rend ses bottes après 10 mois de loyaux services. Merci pour ce que tu as apporté aux Fioretti ! on se souviendra de beaucoup de choses, mais entre autres de ces délicieux sirops dont tu as le secret…
…mais aussi deux arrivées en service civique ! Nous accueillons Marjolaine, artiste de son état et cultivant la passion naissante du jardin. Ses domaines de prédilection : art et agriculture. Comment allier les deux ? A priori nous sommes sur un bon terrain de jeu.
Et puis Arnaud, tout juste sorti du BTS aménagement paysager au lycée agricole de Montardon, en recherche d’expériences pour apprendre et se diversifier (et manger du magret). C’est sans doute aussi le bon endroit. Alors bienvenue à vous deux !
Sinon le petit peuple du jardin poursuit ses incessantes activités :
Apéro-anniversaire
Comme tous les ans, c’est l’époque de l’anniversaire des Fioretti. 4 ans déjà ! Cette année l’organisation d’un gros événement a été compliquée, compte tenu du climat d’une part et de difficultés d’organisation d’autre part. Ce sera donc un apéro-anniversaire, moins formel mais tout aussi convivial !
Et nous avons eu le plaisir d’avoir la visite de quelques « anciens »…
Juin 2024
Les Mystères des Bambous
Les curiosités ne manquent pas au jardin, et ce mois-ci nous avons expérimenté pour vous la cuisine des pousses de bambou. N’ayant pas de bambou au jardin nous avons dû les prélever ailleurs. Dans le meilleur des cas méconnues, mais sinon rejetées, exclues, mises au rang des « nuisibles » et envahissantes, les pousses de bambou sont pourtant délicieuses. Très consommées dans la cuisine asiatique, elles sortent de terre au printemps (on les appelles alors des « turions »), et si on ne les attrape pas au bon moment les voilà qui en quelques jours s’élancent vers les cimes pour projeter leurs feuilles au plus haut de la canopée. Le bambou ainsi formé va alimenter une racine souterraine, un « rhizome », qui s’appliquera à fabriquer de nouveaux turions qui sortirons de terre l’année suivante. Jusque là tout va bien. Notre rôle consiste à prélever le turion encore jeune afin de le déguster comme une asperge. Notez au passage qu’une bambouseraie peut constituer une formidable source de nourriture ! Satisfaits de notre récolte, nous ramenons au jardin ces jeunes pousses juteuses à l’odeur agréablement sucrée. Cela fera une base solide pour notre repas de midi et accompagnera parfaitement nos légumes du jardin.
Nous les mettons donc à bouillir pendant une bonne dizaine de minute en profitant des arômes embués qui s’exaltent de la casserole et nous mettent en appétit. Une fois cuits, les turions tant désirés sont bien tendres. Il ne reste plus qu’à les découper en fines lamelles avant de passer à la dégustation.
Et bien si vous voulez tout savoir, c’est franchement immangeable. Amer, râpeux, avec un arrière-goût piquant qui se prolonge dans la durée et s’installe pour de bon dans le palais. As-t-on idée de vanter la cuisine d’une espèce si désagréable ? Par superstition nous ne les jetterons pas tout de suite et les mettrons au frigo, en s’imaginant qu’une personnalité originale pourrait les trouver bons. Mais en attendant nous voilà privés de base pour ce midi et le spectre de la disette se dessine. Jusqu’à ce qu’Aliona pousse un cri de joie : il nous reste de la semoule !
Consolés malgré tout, nous pouvons au moins avoir la satisfaction d’être allés jusqu’au bout de l’expérience. Lorsque qu’un visiteur nous demanderas : « l’avez-vous fait »? Nous pourrons dire « oui nous l’avons fait, et franchement, ça ne vaut pas la peine ». Après, sans doute y-a-t-il des variétés meilleures que d’autres…
Les pousses sont restées plusieurs jours au frigo jusqu’à être couvertes de champignons, les seuls ayant eu le courage de s’y attaquer.
Les repas continuent
En dehors de cela nous faisons tout de même de très bon repas tous les mardi et vendredi avec les produits du jardin fraîchement cueillis :
Le jardin porte ses fruits
C’est aussi le début des ventes, le stand se rempli mais doucement, compte tenu de la saison peu ensoleillée et fraîche
L’entretien du potager – Juin 2024
Les travaux du jardin sont multiples, plantations, tuteurages, entretien, récoltes… tout le monde s’y met ! (même M. le Président)
Pas de vacances en juin
Les cours de français sont toujours bien remplis et ont à présent toujours lieu dehors.
Le retour d’un vieil ami
« Mais…. n’aviez-vous pas dit que les travaux de la yourte avaient été interrompus à cause de l’humidité permanente ? Pourtant sur les photos on voit bien qu’il fait beau, tout le monde porte des chapeaux ! »
C’est exact, on ne peut rien vous cacher. Et en effet, les travaux ont repris et nous profitons des accalmie de la météo pour (enfin!) se remettre à l’ouvrage .
On finira en juillet !