Hussein

PORTRAITS ET PARCOURS

Hussein vient du Tchad, du désert où il était berger dès l’âge de 6 ans. « J’avais un troupeau de 50 moutons et 50 vaches, je les gardais à cheval. » Il arrive en France ayant tout juste 18 ans, et intègre quelques mois après le jardin. Il parle seulement un dialecte de l’arabe mais aucune autre langue, et veut apprendre le français, ainsi que la lecture et l’écriture.

Au début il était très difficile de communiquer avec lui. Même Google traduction a déclaré forfait, alors nous communiquions avec les mains, les expressions, les gestes. C’est en Janvier 2024 qu’Hussein nous rejoint, la toute première leçon était l’apprentissage de l’alphabet.
Et petit à petit la langue est rentrée, la pratique au jardin ayant beaucoup aidé, et les cours de français lui ont donné de bonnes bases surtout en lecture et en écriture.

Par son passé et son parcours Hussein vient d’une culture très éloignée de la nôtre. Il nous a transmis son mode de vie et c’est un peu de son pays qui le suit. Il a beaucoup découvert au jardin.  Après une année nous pouvons échanger, dans un français fragile mais permettant de se comprendre et partager des choses.

Hussein apporte ici sa simplicité, son sourire, son innocence de jeune découvrant pour la première fois le monde et s’émerveillant de tout. Car au-delà de la langue tout ici est nouveau pour lui, la nourriture, l’aspect technique du jardin et les outils, les relations sociales, le numérique, la culture (nous avons regardé le film RRRrrrr !!!, et même si tout n’a pas été compris Hussein a maintenant une petite idée de la vie des hommes préhistoriques), les montagnes, les pâtes au pesto, les chants béarnais…

Surtout Hussein a fini par apprendre, à force de persévérance, à chanter Aux Champs Elysées de Joe Dassin, par cœur (que nous entonnons avec lui dès que l’occasion se présente). Ce fut long, mais illustre parfaitement que patience et longueur de temps font plus que force ni qui rage.

Tout cela Hussein l’aborde avec une simplicité étonnante, parfois déroutante. Il est toujours accompagné d’une bonne humeur qui semble le poursuivre, et qui a le bon goût d’être contagieuse.

« Avant jamais, zéro, je ne connais pas tout ça. Maintenant c’est beaucoup parler, beaucoup je connais, c’est bien maintenant ! Maintenant c’est parler un peu, lire un peu, écrire un peu… »

Et les plantes fleurissent dans la simplicité